LA QUERCIA PARLANTE

In questa pagina è presente parte della storia de “La Quercia Parlante” scritta da George Sand, con testo originale francese e traduzione italiana in fondo.

Vai alla pagina “Peculiarità storia 1” per trovare la spiegazione delle particolarità grammaticali francesi utilizzate (sono le parole e le frasi sottolineate e in grassetto).

LA QUERCIA PARLANTE
“La Quercia Parlante”, dipinto di William Mae Egley (1857).

LE CHÊNE PARLANT (di George Sand)

Il y avait autrefois en la forêt de Cernas un gros vieux chêne qui pouvait bien avoir cinq cents ans. La foudre l’avait frappé plusieurs fois, et il avait dû se faire une tête nouvelle, un peu écrasée, mais épaisse et verdoyante. Longtemps ce chêne avait eu une mauvaise réputation. Les plus vieilles gens du village voisin disaient encore que, dans leur jeunesse, ce chêne parlait et menaçaitceux qui voulaient se reposer sous son ombrage. Ils racontaient que deux voyageurs, y cherchantun abri, avaient été foudroyés. L’un d’eux était mort sur le coup; l’autre s’était éloigné à temps et n’avait été qu’étourdi, parce qu’il avait été averti par une voix qui lui criait : – Va-t’en vite ! L’histoire était si ancienne qu’on n’y croyait plus guère, et, bien que cet arbre portât encore le nomde chêne parlant, les pâtours s’en approchaient sans trop de crainte.

*

Pourtant le moment vint où il fut plus que jamais réputé sorcier après l’aventure d’Emmi. Emmi était un pauvre petit gardeur de cochons, orphelin et très malheureux, non seulement parce qu’il était mal logé, mal nourri et mal vêtu, mais encore parce qu’il détestait les bêtes que la misère le forçait à soigner. […] Il en avait peur, et ces animaux, qui sont plus fins qu’ils n’en ont l’air, sentaient bien qu’il n’était pas le maître avec eux. Il s’en allait dès le matin, les conduisant à la glandée, dans la forêt. Le soir, il les ramenait à la ferme, et c’était pitié de le voir, couvert de méchants haillons, la tête nue, ses cheveux hérissés par le vent, sa pauvre petite figure pâle, maigre, terreuse, l’air triste, effrayé,souffrant, chassant devant lui ce troupeau de bêtes criardes, au regard oblique, à la tête baissée,toujours menaçante.[…] 

*

Un soir, les pourceaux rentrèrent tout seuls à l’étable, et le porcher ne parut pas à l’heure du souper. On n’y fit attention que quand la soupe aux raves fut mangée, et la fermière envoya un de ses gars pour appeler Emmi. Le gars revint dire qu’Emmi n’était ni à l’étable, ni dans le grenier, où il couchait sur la paille. On pensa qu’il était allé voir sa tante, qui demeurait aux environs, et on se coucha sans plus songer à lui. Le lendemain matin, on alla chez la tante, et on s’étonna d’apprendre qu’Emmi n’avait point passé la nuit chez elle. Il n’avait pas reparu au village depuis la veille. On s’enquit de lui aux alentours, personne ne l’avait vu. On le chercha en vain dans la forêt. […] On en conclut qu’il avait quitté le pays pour vivre en vagabond, et le fermier dit que ce n’était pas un grand dommage, que l’enfant n’était bon à rien, n’aimant pas ses bêtes et n’ayant pas su s’en faire aimer. […] Vous me demandez ce qu’Emmi était devenu. Patience, je vais vous le dire. La dernière fois qu’il était allé à la forêt avec ses bêtes, il avait avisé à quelque distance du gros chêne une touffe de favasses en fleurs. […] Emmi savait bien que les favasses ne pouvaient pas encore être bonnes à manger, car on n’était qu’au commencement de l’automne, mais il voulait marquer l’endroit pour venir fouiller la terre quand la tige et la fleur seraient desséchées. Il fut suivi par un jeune porc qui se mit à fouiller et qui menaçait de tout détruire, lorsque Emmi, impatienté de voir le ravage inutile de cette bête vorace, lui allongea un coup de sa sarclette sur le groin. Le fer de la sarclette était fraîchement repassé et coupa légèrement le nez du porc, qui jeta un cri d’alarme. Vous savez comment ces animaux se soutiennent entre eux […] Le farouche troupeau resta au pied, hurlant, menaçant, essayant de fouir pour abattre l’arbre. Mais le chêne parlant avait de formidables racines qui se moquaient bien d’un troupeau de cochons. Les assaillants ne renoncèrent pourtant à leur entreprise qu’après le coucher du soleil. Alors, ils se décidèrent à regagner la ferme, et le petit Emmi, certain qu’ils le dévoreraient s’il y allait avec eux, résolut de n’y retourner jamais. […] 

*

Pourrait-il vivre toujours ainsi aux dépens de la forêt sans servir personne et sans contenter aucun de ses semblables ? Il s’était pris d’une espèce d’amitié pour la vieille Catiche, l’idiote qui lui cédait son pain en échange de ses lapins et de ses chapelets d’alouettes. Comme elle n’avait pas de mémoire, ne parlait presque pas et ne racontait par conséquent à personne ses entrevues avec lui, il était arrivé à se montrer à elle à visage découvert, et elle ne le craignait plus.[…] 

*

Un jour qu’elle lui semblait moins abrutie que de coutume, il essaya de lui parler et de lui demander où elle demeurait. Elle cessa tout à coup de rire, et lui dit d’une voix nette et d’un ton sérieux : – Veux-tu venir avec moi, petit ? – Où ? – Dans ma maison ; si tu veux être mon fils, je te rendrai riche et heureux. Emmi s’étonna beaucoup d’entendre parler distinctement et raisonnablement la vieille Catiche. La curiosité lui donnait quelque envie de la croire, mais un coup de vent agita les branches au-dessus de sa tête, etil entendit la voix du chêne lui dire : – N’y va pas ! – Bonsoir et bon voyage, dit-il à la vieille; mon arbre ne veut pas que je le quitte. – Ton arbre est un sot, reprit-elle, ou plutôt c’est toi qui es une bête de croire à la parole des arbres. – Vous croyez que les arbres ne parlent pas ? Vous vous trompez bien ! – Tous les arbres parlent quand le vent se met après eux, mais ils ne savent pas ce qu’ils disent; c’est comme s’ils ne disaient rien. Emmi fut fâché de cette explication positive d’un fait merveilleux. Il répondit à Catiche : – C’est vous qui radotez, la vieille. Si tous les arbres font comme vous, mon chêne du moins sait ce qu’il veut et ce qu’il dit. La vieille haussa les épaules, ramassa sa besace et s’éloigna en reprenant son rire d’idiote. Emmi se demanda si elle jouait un rôle ou si elle avait des moments lucides. Il la laissa partir et la suivit, en se glissant d’arbre en arbre sans qu’elle s’en aperçut…

TRADUZIONE (by francesefacile.altervista.org/blog/)

C’era una volta, nella foresta di Cernas, una grossa vecchia quercia che poteva avere ben cinquecentoanni. Il fulmine l’aveva colpita molte volte, e aveva dovuto rifarsi una testa nuova, un po’ schiacciata, ma spessa e verdeggiante. Per molto tempo questa quercia aveva avuto una cattiva reputazione. La gente più vecchia del villaggio vicino diceva ancora che, durante la sua giovinezza, questa quercia parlava e minacciava coloro che volevano riposarsi sotto la sua ombra. Raccontava che due viandanti, che vi avevano cercato riparo, erano stati fulminati. Uno dei due era morto sul colpo; l’altro si era allontanatoin tempo ed era rimasto solamente stordito, perché era stato avvertito da una voce che gli aveva urlato: “Vattene via, veloce!” La storia era così antica che nessuno ci credeva più, e nonostante quest’albero portasse ancora il nome di quercia parlante, i pastori vi si avvicinavano senza troppa paura.

*

Tuttavia, arrivò momento decisivo in cui fu più che mai reputata stregata dopo l’avventura di Emmì. Emmì era un povero piccolo guardiano di porci, povero, orfano e molto infelice, e non solo perché mal alloggiato, mal nutrito e mal vestito, ma soprattutto perché detestava le bestie che la miseria lo costringeva a curare. […] Se ne andava di buon mattino e le portava a mangiare le ghiande, nella foresta. La sera, le riportava allafattoria, e faceva pena a vederlo, coperto di stracci logori, con la testa nuda, i capelli scompigliati dal vento, la sua povera figura pallida, magra, terrosa, l’aria triste, spaventata e sofferente, mentre spingeva innanzi quella truppa di bestie chiassose, dallo sguardo obliquo e dalla testa bassa, sempre minacciose.[…]

*

Una sera i porci tornarono alla stalla da soli, e il guardiano non comparve (nemmeno) all’ora di cena. Non vi prestarono attenzione se non quando la zuppa di rape fu terminata, e la moglie del fattore mandò uno dei suoi ragazzi a chiamare Emmì. Il ragazzo tornò dicendo che Emmì non era né nella stalla né nella soffitta, dove dormiva sulla paglia. Pensarono che fosse andato a trovare sua zia, che abitava nei paraggi, e andarono a letto senza pensare più a lui. L’indomani mattina, andando da sua zia, si sorpresero di apprendere che Emmì non aveva affatto passato la notte da lei. Non era ritornato al villaggio dalla sera precedente. Si informarono su di lui nei dintorni, nessuno lo aveva visto. Lo cercano invano nella foresta. […] Se ne concluse che avesse lasciato il paese per vivere da vagabondo, e il fattore disse che non era un gran danno, che il bambino era un buono a nulla, dal momento che non amava le sue bestie e non aveva saputo farsi amare. […] Voi mi domanderete cosa ne fu di Emmì. Pazienza, ve lo dirò. L’ultima volta che era andato nella foresta con le sue bestie, aveva scorto a qualche metro dalla grande quercia un ciuffo di favetta in fiore. […] Emmì sapeva bene che le favette non potevano essere ancora buone da mangiare, perché eravamo all’inizio dell’autunno, ma voleva marcare il territorio pervenire a scavare la terra quando lo stelo e il fiore fossero stati essiccati. Fu seguito da un maialino che si mise a scavare e che minacciava di distruggere tutto, quando Emmì, spazientito di vedere l’inutile devastazione di quella bestia vorace, gli allungò un colpo di sarchiello sul grugno. Il ferro del sarchiello era stato affilato da poco e colpì leggermente il naso del maiale, che gettò un grido di allarme. Voi sapete come questi animali si sostengano tra loro […] Il feroce branco restò ai piedi (della quercia), urlando, minacciando, cercando di scavare per abbattere l’albero. Ma la quercia parlante aveva delle radici formidabili che si facevano un baffo di un gruppo di porci. Gli assalitori non rinunciarono tuttavia alla loro impresa se non dopo il tramonto. Allora, si decisero a raggiungere la fattoria, e il piccolo Emmì, certo che lo avrebbero divorato se andava con loro, decise di non tornare più. […]

*

Poteva vivere sempre così, dipendendo dalla foresta senza servire nessuno e senza accontentare nessuno dei suoi simili? Era entrato in certa amicizia con Catiche, la tontolona che gli dava il suo pane in cambio dei suoi conigli e dei cappelletti di allodola. Siccome non aveva memoria, non parlava quasi mai e quindi non raccontava a nessuno i suoi incontri con lui, era arrivato a mostrarsi a lei a viso scoperto, ed ella non lo temeva più.[…]

*

Un giorno che ella gli sembrò meno svanita del solito, provò a parlarle e le domandò dove abitasse. Lei scoppiò improvvisamente a ridere, e gli disse con una voce chiara e un tono serioso:- Vuoi venire con me, piccolo? – Dove? – A casa mia; se vuoi essere mio figlio, ti renderò ricco e felice. Emmì si stupì molto di sentir parlare distintamente e ragionevolmente la vecchia Catiche. La curiosità gli dette una qualcheragione per crederle, ma un colpo di vento agitò i rami sopra la sua testa, e sentì la voce della quercia dire: – Non andarci! – Buonasera e buon viaggio, disse alla vecchia; il mio albero non vuole che lo lasci. – Il tuo albero è uno sciocco, rispose lei, o piuttosto sei tu che sei sciocco a credere alle parole degli alberi. – Voi non credete che gli alberi parlino? Vi sbagliate di grosso! – Tutti gli alberi parlano quando il vento li smuove, ma non sanno quello che dicono; è come se non dicessero niente. Emmì fu addolorato di questa misera spiegazione di un fatto meraviglioso. Rispose a Catiche: – Siete voi che farneticate, vecchia. Se tutti gli alberi fanno come voi, la mia quercia perlomeno sa quello che vuole e quello che dice. La vecchia alzò le spalle, raccolse la sua bisaccia e si allontanò riprendendo la sua risata idiota. Emmì si domandò se recitasse una parte o se avesse dei momenti di lucidità. La lasciò partire e la seguì, scivolando di albero in albero senza ch’ella lo vedesse…

TORNA ALLA PAGINA DI GEORGE SAND